Qu'est-ce que c'est ?
Faisons simple : le diabète gestationnel est une augmentation de la glycémie (= taux de sucre dans le sang) pendant la grossesse.
Le diabète gestationnel, c’est un peu comme prendre un chocolat dans une boîte sans notice : on ne sait jamais ce qu’on va obtenir ! On pense souvent (à tord) que c'est à cause d'écarts alimentaires, mais pas que ! Il est vrai que ça n'aide pas, mais il y a aussi le manque d’exercice physique, le stress, le surpoids, un âge de 35 ans ou plus, un diabète gestationnel lors d’une grossesse précédente, un diabète dans la famille, et même un bébé qui décide de naître avec des muscles de bodybuilder (plus de 4 kg) mais aussi les hormones de grossesse !
Avec le climat hormonal changeant, la glycémie (qui est régulée par des hormones que l'on fabrique naturellement dont l'insuline) est confrontée à plus de variations et peut devenir pathologique. Et oui, le corps de la femme enceinte développe ce que l'on appelle une "insulinorésistance" !
Comment savoir si j'ai un diabète gestationnel ?
En cas de facteurs de risques, un dépistage est proposé au 1er trimestre par le biais d'une glycémie à jeun et/ou au 2ème trimestre avec une HGPO (vous savez ? le test merveilleux où on doit boire du glucose pure pour voir comment le corps réagit).
Les valeurs seuil sont :
Glycémie à jeun : 0,92 g/L
A H+1 : 1,80 g/L
A H+2 : 1,53 g/L
Si au moins une des valeurs est supérieure ou égale au seuil : on a un diagnostic de diabète gestationnel.
A la fin de la grossesse, la plupart des diabètes gestationnels disparaissent (belle nouvelle !) à condition notamment d'avoir été bien surveillée et équilibrés du diagnostic jusqu'à l'accouchement. Une HGPO sera à refaire 3 mois après l'accouchement pour s'assurer que ce diabète n'est plus d'actualité.
Attention, le diabète gestationnel est à distinguer du diabète de type 1 (qui est une maladie auto-immune) et du diabète de type 2 (qui en soit s'en rapproche mais ne disparait pas).
Qu'est-ce que je risque ?
Les risques sont importants, bien que limités quand le diabète est bien surveillé et bien équilibré, et concernent non seulement la maman, mais aussi le bébé !
La maman a plus de risques de faire de l'hypertension artérielle ainsi qu'une pré-eclampsie (pouvant conduire à un accouchement prématuré car il y a un risque vital).
L'accouchement peut être plus difficile et plus long car il y a plus de risques de macrosomie (bébé de plus de 4kg à la naissance).
Quant au bébé, outre son poids de naissance, les risques d'hypoglycémie à la naissance et de développer un diabète de type 2 à l'âge adulte sont majorés.
C’est une liste non exhaustive, mais elle montre bien pourquoi il est crucial de bien gérer le diabète gestationnel. Parfois, cela peut même nécessiter de déclencher l'accouchement pour éviter des complications.
Mon résultat au diabète gestationnel est positif, qu'est-ce que je fais ?
2 axes E-SSEN-TIELS : la surveillance et l'adaptation du mode de vie.
Surveiller :
Les recommandations actuelles sont de faire une surveillance de la glycémie capillaire (la petite goutte de sang au bout du doigt, promis) avant chaque repas et 2h après le début de chaque repas soit 6x/jour jusqu'à la fin de la grossesse.
Exemple : je fais ma glycémie à 8h, je mange à 8h01, je recontrôle ma glycémie à 10h (8h +2h).
J'admets, c'est super contraignant, mais qu'est-ce que c'est important !!!
Si la surveillance du diabète est assez régulière, cela permet au corps médical d'adapter votre prise en charge et de vous protéger au maximum, vous et votre bébé.
Adapter mon mode de vie :
Lorsque l'on a un diabète gestationnel, il est crucial d’adapter son mode de vie pour protéger à la fois la grossesse, la maman et le bébé.
C'est d'ailleurs l'affaire de TOUTE la famille sans exception !!
Voici les trois principaux axes à optimiser :
L'alimentation : Optez pour une alimentation équilibrée, riche en fibres, contenant des glucides (carburant de notre voiture !), tout en limitant les produits sucrés (gâteaux, bonbons, sodas, viennoiseries, ...). Une bonne alimentation aide à stabiliser la glycémie et à prévenir les complications. N'hésitez pas à vous faire accompagner par un diététicien-nutritionniste bien formé !
Le rythme de vie : Créez une routine régulière pour les repas et le sommeil. Imaginez que vous êtes un robot parfaitement programmé : repas à heures fixes, siestes bien méritées. Cela aide votre corps à avoir un fonctionnement bien organisé (ce qui soutien énormément l'équilibre glycémique !).
L'activité physique : Ajoutez un peu d’exercice à votre quotidien – comme une danse de la victoire après chaque petite réussite ! Une marche ou une baignade peut faire des merveilles pour contrôler votre glycémie et vous garder en forme.
En faisant ces ajustements, vous réduisez les risques et favorisez une grossesse en meilleure santé pour vous et votre bébé.
L'insuline :
Dans certains cas, il arrive que les efforts ne suffisent pas et qu'il faille employer les grands moyens : l'introduction d'insuline.
Pas de panique ! Il vaut mieux avoir un peu d'insuline et un diabète équilibré que de se battre contre les hormones pour éviter l'insuline à tout prix !
C'est un peu comme appeler des renforts :
Votre gynécologue, sage-femme, médecin généraliste ou endocrinologue vous accompagnera afin de gérer au mieux la mise en place de l'insuline.
Quel suivi dois-je prévoir ?
Pendant la grossesse, un suivi supplémentaire s'imposera (hôpitaux de jour, échographie de croissance à 36 SA, monitoring hebdomadaire sur les dernières semaines de grossesse, etc). Il est important de bien vous faire accompagner !
Après l'accouchement : arrêt de la surveillance et arrêt de l'insuline (s'il y en avait). Nous vous recommandons tout de même de continuer vos habitudes alimentaires et d'activité physique ! C'est aussi la base des recommandations pour votre bébé ... !
3 mois après l'accouchement, il vous faudra repasser par la case HGPO pour s'assurer que le diabète ne soit plus qu'un mauvais souvenir ... Et voilà !!
Maëlyss Sanchez
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